Pendant la première moitié de sa vie en Pologne, et lors de ses voyages en Allemagne ou en Autriche, Chopin jouait sur toutes sortes de pianos, principalement d’origine viennoise ou proches de l’esthétique de ceux-ci.
À partir de son arrivée en France à la fin de l’été 1831 et jusqu’à sa mort le 17 octobre 1849, Frédéric Chopin devint fidèle aux pianos d’un unique facteur : Pleyel. Il entretient des relations d’amitié tout d’abord avec Ignaz Pleyel, fondateur de la manufacture, puis avec son fils Camille.
En tant qu’interprète, Chopin soulignait combien la délicatesse du mécanisme des instruments de Pleyel, la sensibilité du toucher et les possibilités infinies de créer “son propre son” étaient précieuses pour lui permettre d’exprimer toute la palette des émotions contenues dans sa musique.
Comme compositeur, ces mêmes qualités étaient une source de développement de sa propre façon d’écrire pour le piano, et notamment dans les aspects essentiels et nouveaux auxquels il consacrait une part importante de ses recherches : rendre la couleur en musique, élaborer de nouvelles combinaisons sonores grâce à un emploi très poussé de la pédale, faire “chanter” le piano pour le rapprocher du “Bel canto” italien dont il était un fervent admirateur.